Ces derniers temps, les cyberattaques se multiplient dans notre pays. D’abord à Rolle en 2021, où les données de 5’000 habitants ont été publiées sur le Darknet. La commune avait alors minimisé l’impact et omis de communiquer le piratage aux victimes. S’ensuivirent des opérations similaires contre des cabinets médicaux et des géants de l’économie tels que Swissport ou ABB.
Également ce printemps, des données de lecteurs et d’employés de la NZZ et de CH-Media ont abouti sur le Darknet. Enfin, tout récemment, le prestataire informatique de la Confédération, XPlain, s’est fait pirater, libérant ainsi des milliers de documents sensibles provenant de plusieurs polices cantonales, des douanes, de Fedpol et de l’armée.
Le constat est clair: nous accusons du retard en matière de cyberdéfense. Nos mécanismes de protection des institutions et des personnes privées s’avèrent aujourd’hui insuffisants pour garantir une protection adéquate. En 2023, les menaces se sont diversifiées. La guerre en Ukraine nous a certes rappelé que les conflits traditionnels perdurent.
Cependant, ces cyberattaques nous rappellent constamment que l’on ne peut pas se prémunir contre les attaques numériques avec un Fass 90. Il est temps de se donner les moyens d’adopter une politique de défense moderne, tant à l’échelon communal avec des forces de police compétentes qu’au niveau fédéral avec une armée capable de se réinventer et de répondre aux besoins actuels.
[Courrier des lecteurs – Le Nouvelliste – 10.08.2023]